Il est enfin sorti LE méga rapport « The Future of Job Report 2025 » du World Economic Forum. Et selon moi, la plupart des analystes sont passée à côté de l’info la plus importante.
Je couvre ce sujet depuis longtemps et voici le lien pour voir mes précédents articles.
Ils ont tous publié une infographie pour calmer la peur des humains d’être remplacés par des IA. Et oui, ce schéma nous montre qu’il y aura 170 millions de job crées.
Les prédictions de création d’emplois
Environ 170 millions de nouveaux emplois seront créés par des tendances macroéconomiques mondiales au cours de cette décennie.
Le rapport révèle que le marché du travail mondial est en train d’être remodelé sous l’effet du développement technologique, de la transition écologique, ainsi que des évolutions économiques et démographiques. Les emplois créés équivalent à 14 % de l’emploi actuel.
Parallèlement, 92 millions de postes seront supprimés à cause de ces mêmes tendances, ce qui entraînera une augmentation nette de 78 millions d’emplois. Mais quels seront ces emplois? Et quelles compétences les employés devront-ils posséder pour en décrocher un ?
Pour le découvrir, le rapport a interrogé plus de 1 000 des plus grands employeurs à travers le monde, représentant 22 secteurs industriels et plus de 14 millions de travailleurs.
Évolution des compétences
Selon les attentes des employeurs concernant l’évolution des compétences au cours des cinq prochaines années, les compétences technologiques devraient croître en importance plus rapidement que tout autre type de compétences.
Et franchement, quand on le met sous format infographie pour comparer le top 26 des années précédentes, c’est là où on peut tomber de sa chaise…
Oui le top 3 n’est plus constitué de soft skills mais bien de compétences techniques, liées à l’arrivée de l’IA et des progrès technologiques !!
L’intelligence artificielle et le big data figurent en tête de liste des compétences à la croissance la plus rapide, suivies par les réseaux et la cybersécurité ainsi que la culture technologique.
L’IA et le big data devraient connaître une croissance significative dans presque tous les secteurs. Dans les 10 principales industries, plus de 90 % des répondants s’attendent à ce que cette compétence soit de plus en plus utilisée.
Viennent seulement après, la pensée créative – la résilience, la flexibilité et l’agilité, ainsi que la curiosité et l’apprentissage tout au long de la vie.
Figurant également parmi les 10 compétences en hausse, on trouve le leadership et l’influence sociale, la gestion des talents, la pensée analytique et la gestion environnementale.
Ces compétences soulignent le besoin de travailleurs capables de diriger des équipes, de gérer efficacement les talents et de s’adapter aux transitions vers la durabilité et le développement vert dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté.
À l’autre extrémité, on retrouve les capacités de traitement sensoriel ; la lecture, l’écriture et les mathématiques ; la fiabilité et l’attention aux détails ; le contrôle de la qualité ; et la citoyenneté mondiale comme faisant partie des compétences les plus stables.
Cependant, une légère diminution nette est anticipée pour la lecture, l’écriture et les mathématiques. 😱 Super pour tous les parents qui essaient d’expliquer à leurs gamins que l’école n’est pas optionnelle et sert à quelque chose…
Compétences clés en 2030
En regardant vers 2030, la figure 3.6 fournit des informations supplémentaires sur les domaines prioritaires pour le développement de la main-d’œuvre au sein des organisations, en comparant les compétences de base et émergentes d’ici 2030 en fonction de leur importance relative actuelle et de leur évolution future.
Le quadrant supérieur droit : met en évidence les compétences qui sont déjà essentielles pour les organisations aujourd’hui et qui devraient continuer à croître rapidement.
Des compétences telles que l’intelligence artificielle et le big data ; la pensée analytique ; la pensée créative ; la résilience, la flexibilité et l’agilité ; et la littératie technologique ne sont pas seulement considérées comme cruciales aujourd’hui, mais sont également projetées pour devenir encore plus importantes.
De plus, le leadership et l’influence sociale, la curiosité et l’apprentissage tout au long de la vie, la pensée systémique, la gestion des talents, et la motivation et la conscience de soi renforcent leur importance, soulignant la pertinence continue des compétences centrées sur l’humain au milieu des avancées technologiques rapides.
Le quadrant supérieur gauche : les réseaux et la cybersécurité ainsi que la gestion environnementale figurent parmi les 10 compétences dont l’utilisation devrait augmenter de manière significative d’ici 2030. Mais elles ne sont pas actuellement considérées comme des compétences de base pour la plupart des organisations.
Ces compétences émergentes représentent des domaines où les entreprises pourraient avoir besoin d’anticiper les demandes croissantes et de développer des capacités avant qu’elles ne deviennent critiques.
Le quadrant inférieur droit : les compétences qui sont essentielles aujourd’hui, mais dont l’utilisation est attendue pour rester stable au cours des cinq prochaines années, incluent l’empathie et l’écoute active, l’orientation vers le service et le service client, ainsi que la gestion des ressources et des opérations.
Le quadrant inférieur gauche : les compétences qui ne sont ni critiques aujourd’hui ni attendues pour augmenter de manière significative au cours des cinq prochaines années. Dans cette catégorie on retrouve l’enseignement et le mentorat!! 😱 Sérieusement?? Je mettrai plutôt cette compétence dans le quadrant « Core Skills ».
Tu ne trouves pas lecteur, qu’on manque cruellement de pédagogues et de mentors? Et sorry baby, mais apprendre tout seul en autonomie avec une machine correspond à une minorité des styles d’apprentissage des humains!
IA générative et compétences centrées sur l’humain
La sortie de ChatGPT 3.5 en novembre 2022 a marqué un tournant dans la prise de conscience publique des IAGen, suscitant à la fois enthousiasme et appréhension quant à leur impact potentiel sur la main-d’œuvre.
Dans ce contexte, une recherche menée par Indeed pour le WEF en septembre 2024 souligne l’importance continue des compétences centrées sur l’humain à l’ère de la GenAI.
La figure B3.1 illustre la capacité de la GenAI à remplacer un humain dans l’exécution de compétences spécifiques, basée sur une évaluation par GPT-4o de sa propre capacité à utiliser des compétences dans trois domaines :
- sa capacité à fournir des connaissances théoriques sur une compétence donnée,
- ses capacités de résolution de problèmes liées à cette compétence
- le besoin de présence physique ou d’actions manuelles pour exécuter cette compétence.
Le graphique catégorise plus de 2 800 compétences et évalue leur capacité de substitution par la GenAI selon cinq catégories : très faible capacité, faible capacité, capacité modérée, forte capacité et très forte capacité.
Aucune des 2 800 compétences évaluées n’a été jugée avoir une « très forte capacité » à être remplacée par les outils de la génération actuelle de GenAI.
🎉Ouf, me voilà rassurée, ha ha ha! En même temps l’évolution est tellement rapide que cette prédiction ne va pas tenir longtemps… Ton avis lecteur?
La majorité des compétences examinées (69 %) étant jugées avoir soit une « très faible capacité » soit une « faible capacité » à être substituées, indiquant que la GenAI reste actuellement limitée dans l’exécution de tâches nécessitant une exécution physique, un jugement nuancé ou une application pratique.
Les compétences ancrées dans l’interaction humaine – y compris l’empathie et l’écoute active, ainsi que les capacités de traitement sensoriel – et la dextérité manuelle, l’endurance et la précision, ne montrent actuellement aucun potentiel de substitution en raison de leurs composantes physiques et profondément humaines.
Ces résultats soulignent les limitations pratiques des modèles actuels de GenAI, qui manquent de la physicalité nécessaire pour effectuer des tâches nécessitant une interaction manuelle – bien que les avancées en robotique et l’intégration de la GenAI dans les systèmes robotiques pourraient avoir un impact sur cela à l’avenir.
Là où la GenAI démontre un potentiel de substitution plus élevé, c’est dans les compétences qui peuvent être efficacement réalisées en utilisant des connaissances théoriques ainsi que la manipulation numérique. Celles-ci incluent des compétences dans l’IA et les big data, telles que l’exploration de données et les applications d’apprentissage automatique.
De plus, la GenAI montre des forces en lecture, écriture, mathématiques et multilinguisme, où elle peut aider à résumer des informations complexes, rédiger du texte, effectuer des calculs et traduire.
Ces résultats mettent en lumière le potentiel de la GenAI pour augmenter le travail humain par le biais de la collaboration homme-machine, plutôt que de le remplacer complètement dans la plupart des domaines.
Les compétences nécessitant une compréhension nuancée, une résolution de problèmes complexes ou un traitement sensoriel montrent un risque limité de remplacement actuel par la GenAI, confirmant que la supervision humaine reste cruciale même dans les domaines où la GenAI peut fournir une assistance.
Les deux variables qui expliquent si l’IAGen peut nous remplacer ou pas? C’est la capacité à utiliser une compétence pour résoudre des problèmes et l’importance de l’exécution physique dans l’application de cette compétence.
Une capacité à résoudre les problèmes est une caractéristique de l’ingéniosité humaine, et plus la capacité d’un modèle GenAI à utiliser une compétence donnée pour résoudre des problèmes est grande, plus sa probabilité de remplacer un humain est grande.
Pour les employeurs, ces informations soulignent la nécessité d’initiatives de formation et de perfectionnement axées à la fois sur les compétences avancées en rédaction de prompts et sur une littératie plus large en matière de GenAI.
Résultats attendus de l’investissement dans la formation, 2025-2030
C’est là où ça devient magique! Selon le rapport du WEF, l’attente numéro un des employeurs en termes de résultats suite à une formation est l’amélioration de la productivité de l’entreprise !
Je reviendrai après sur cette sacro-sainte notion de productivité car selon moi, on confond accélération de la production des tâches (gain de temps) au lieu de s’occuper de la pertinence et de la puissance des résultats produits!
Quels sont les obstacles à la transformation des entreprises?
Dernier élément intéressant, les écarts de compétences sur le marché du travail sont l’obstacle principal à la transformation des entreprises. Ce défi en matière de compétences persiste dans presque tous les secteurs et toutes les géographies.
Le deuxième obstacle perçu le plus significatif est la culture organisationnelle et la résistance au changement, identifiées par 46 % des répondants comme un obstacle clé.
Ce qui souligne le défi d’aligner les processus internes, les structures organisationnelles, les hiérarchies et les mentalités en réponse aux tendances et aux perturbations auxquelles les entreprises s’attendent à faire face.
Ma productivité
Comme je l’écrivais plus haut, quand on parle de productivité, et en particulier en utilisant l’IAGen, on confond selon moi gain de temps et qualité de la production.
Temps 1 : au tout début, je faisais des prompts « patate » comme tout le monde, avec des demandes du type « quelle est la recette des crêpes« .
Temps 2 : je suis allée sur Google pour trouver des Cheat Sheets pour savoir prompter. Mes prompts ont évolué vers quelque chose comme : « tu es un chef cuisinier. Donne moi la recette des crêpes pour un groupe de 15 enfants en primaire en tenant compte des proportions. Donne moi aussi la liste des courses à effectuer pour avoir les bons ingrédients sous format d’une liste« .
Temps 3 : je me suis formée sur Coursera et maintenant mes prompts ressemblent plutôt à ça : « Je dois imaginer un goûter pour un groupe de 15 enfants en primaire. J’ai une heure pour tout préparer. Donne moi 5 idées de recettes de goûters faciles à réaliser avec à chaque fois le pour et le contre de chaque proposition ainsi que la liste des ingrédients. Je peux acheter les ingrédients la veille. Si une proposition de plait, je te demanderai de proposer des variantes amusantes et ludiques pour que ce goûter reste mémorable. Est-ce clair ou as-tu des questions avant de me répondre?«
Conclusion
En ce début d’année 2025, je ne vais pas plus vite avec l’IA Gen!
Je passe autant de temps à produire MAIS je réfléchis beaucoup plus.
Au fond pour moi, l’IAGen est un super co-brainstormer qui me permet de muscler mon cerveau et de faire de meilleurs choix!
Et toi lecteur, où en es-tu de tes compétences en IAGen?
Si tu veux être encore plus humain pour te différencier des robots, appelle moi pour travailler tes soft skills en séance de coaching professionnel!
