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Top 20 des soft skills à développer à l’ère de l’IA

Tu le sais comme moi lecteur, l’IA va bouleverser la façon dont nous travaillons, en particulier pour les tâches automatisables.

L’IA semble différer des précédentes évolutions numériques, à plusieurs égards :

  • elle élargit considérablement l’éventail des tâches susceptibles d’être automatisées
  • il s’agit d’une technologie générique, qui touchera quasiment tous les secteurs d’activité et toutes les professions
  • la rapidité des progrès enregistrés est sans précédent.

Là tu te dis, mais « comment sortir mon épingle du jeu sachant que les machines sont plus productives, plus rapides et moins chères que moi? »

A mon avis, tu dois cultiver tes soft skills!

Voici quelques études pour étayer mon propos, mais siiiiiiiiiiiii, ça va bien se passer!

Quelles compétences seront automatisées par l’IA?

McKinsey a publié une étude en Juin 2023 The economic potential of generative AI: The next productivity frontier

Sur la base des développements de l’IA générative, les performances technologiques devraient désormais correspondre aux performances humaines médianes et atteindre des performances humaines plus tôt que prévu.

Par exemple, 2027 avait été identifiée comme la première année où la performance humaine médiane en matière de compréhension du langage naturel pourrait être atteinte dans le domaine de la technologie, mais dans cette nouvelle analyse, le point correspondant est 2023.

Ce que nous dit cette étude, c’est qu’autour de 2030, l’IA sera capable de faire des raisonnements logiques et de résoudre des problèmes ou encore, avoir un sens émotionnel et social.

Autant je ne suis pas trop étonnée sur les tâches liées au langage, au résumé et à la création de présentations, autant les prédictions sur les capacités émotionnelles et sociales m’interpellent.

Sachant que les émotions humaines sont universelles, quel que soit le pays, la nationalité ou l’âge, je veux bien croire qu’on pourra entraîner des IA à reconnaître les expressions faciales humaines.

Mais les machines n’ont pas de propriétés chimiques! Quid de l’intuition, des réactions physiques et organiques quand on interagie entre humains? L’ocytocine, la dopamine, la sérotonine et toutes les substances en « ine »?

La majorité des coachs utilise aussi leur corps pour travailler de façon systémique la nature du problème posé par le coaché. Que ce soit par le ressenti physique, l’intuition, les images mentales et autres… Et ça, je doute qu’une machine en soit capable!

Car il y a tout ce que les clients disent, et tout ce qu’ils ne disent pas… et qu’on « ressent » en séance… Est-ce une question de temps avant que les IA soient aussi programmées pour capter les non-dits?

Quelles sont les tâches que l’IA peut réaliser?

Selon l’étude parue en juillet 2023 par l’OCDE Intelligence artificielle et marché du travail, on retrouve les grandes familles de tâches que l’IA peut ou ne peut pas réaliser.

Les tâches réalisées avec facilité par l’IA

Les progrès récents de l’IA générative sont extraordinaires y compris en ce qui concerne la génération d’images, de voix et même de vidéos.

En 2022, l’IA a stupéfié le monde entier par ses capacités en matière de génération d’images (DALL-E 2 et Stable Diffusion par exemple), qui sont aujourd’hui d’une telle qualité que les humains peuvent s’y méprendre.

Une IA a remporté un concours artistique d’art numérique de la Colorado State Fair (voir la photo en question ci-dessous) An AI-Generated Artwork Won First Place at a State Fair Fine Arts Competition, and Artists Are Pissed.

l’IA a progressé de manière tout aussi impressionnante dans de nombreux autres domaines, comme la vision par ordinateur (classification et étiquetage des images par exemple), le raisonnement, la résolution de problèmes, les jeux ou encore la compréhension de l’écrit et l’apprentissage.

L’IA peut déjà répondre à 80% des questions sur la littératie de l’Enquête de l’OCDE sur les compétences des adultes du PIAAC (Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes) et à +60% des questions sur la numératie.

Selon les experts, l’IA sera en mesure de résoudre l’ensemble des tests de littératie et numératie du PIAAC d’ici à 2026.

Ce qui est encore plus étonnant, c’est la rapidité avec laquelle ces progrès ont été accomplis.

Il y a tout juste six ans, l’IA avait défrayé la chronique pour avoir battu le champion du monde de go, un jeu relativement simple qui suit un ensemble de règles clairement définies.

Aujourd’hui, l’IA est capable de battre les humains au jeu de stratégie Diplomacy, qui nécessite des capacités de persuasion, de coopération et de négociation.

Les avancées les plus notables de l’IA sont intervenues dans l’automatisation des tâches cognitives non répétitives.

Le graphique ci-dessous présente les aptitudes dans lesquelles l’IA a le plus progressé pour reproduire le fonctionnement humain.

Il s’agit de « l’ordonnancement de l’information », de la « mémorisation » et de la « vitesse de perception ».

Le recoupement de ces aptitudes avec l’IA est évident.

La « vitesse de structuration », par exemple, est la capacité à rapidement comprendre, associer et organiser l’information sous forme de schémas qui ont un sens (ex. être capable de déchiffrer une écriture brouillonne ou de reconnaître une chanson dès les premières notes).

Ces capacités cognitives sont souvent importantes pour les professions très qualifiées (ex. contrôleurs aériens, ingénieurs et dirigeants).

Les limites à ce que peut faire l’IA

Si ses progrès sont impressionnants, il y a encore beaucoup de choses que l’IA ne peut pas faire dans les compétences cognitives, comme la résolution de problèmes complexes, le management à haut niveau et les interactions sociales.

On peut aussi noter que c’est dans le domaine des aptitudes liées à la force physique que l’IA a le moins progressé. Celles-ci sont plutôt liées à des professions non cognitives et non répétitives comme la danse, l’athlétisme, la maçonnerie et le travail agricole.

Parmi les compétences et aptitudes identifiées dans l’étude comme difficiles à imiter par une IA :

La résolution de problèmes complexes

Si les machines sont meilleures que les humains pour résoudre des problèmes à forte intensité de calcul et étroitement définis, elles sont à la traîne lorsqu’il s’agit d’identifier et de formuler des problèmes et de mettre en œuvre des solutions.

La négociation

Définie comme le fait de « réunir d’autres personnes et d’essayer de concilier les différences », ne peut pas être entièrement réalisée par des machines.

Les systèmes d’IA peuvent développer automatiquement des arguments et donc soutenir les processus de médiation, mais réunir des personnes, favoriser un bon état d’esprit et concilier des points de vue différents nécessitent l’intervention de l’homme, selon les experts interrogés dans le cadre de cette étude.

La perception sociale

Est définie comme « le fait d’être conscient des réactions des autres et de comprendre pourquoi ils réagissent comme ils le font ».

Les experts ont expliqué que la première composante, « être conscient des réactions des autres », peut être réalisée par des machines dans une certaine mesure.

D’énormes progrès ont été réalisés ces dernières années dans la modélisation des réactions des personnes. Cependant, la deuxième composante, la compréhension des réactions, reste compliquée pour les machines.

L’assistance et les soins aux autres

C’est-à-dire « l’assistance personnelle, les soins médicaux, le soutien émotionnel ou d’autres soins personnels à d’autres personnes telles que des collègues, des clients ou des patients », ont connu quelques progrès récemment.

Il existe désormais des exemples de systèmes d’IA capables de fournir une assistance personnelle, des soins médicaux ou un soutien émotionnel.

Cependant, ces systèmes sont encore imparfaits et loin d’être aussi performants que les humains.

La conception technologique

Définie comme « la création ou l’adaptation d’équipements et de technologies pour répondre aux besoins des utilisateurs », reste un goulet d’étranglement pour l’automatisation selon les experts.

Très peu d’exemples de solutions d’automatisation pour réaliser la conception technologique ont pu être identifiés (une exception étant l’adaptation automatique d’un site web).

Persuader les autres de changer d’avis ou de comportement

Est également jugé compliqué pour les systèmes d’IA et il n’existe que très peu d’applications.

Il existe des systèmes d’IA capables d’influencer des individus, mais la persuasion est intentionnelle et nécessite une compréhension approfondie des opinions et des réactions d’une personne.

Et surtout des raisons pour lesquelles elle pense ou agit comme elle le fait, ce dont les solutions automatisées ne sont pas capables.

L’écoute active

Est décrite comme « le fait d’accorder toute son attention à ce que disent les autres, de prendre le temps de comprendre ce qui est dit, poser des questions si nécessaire et ne pas interrompre à des moments inopportuns ».

D’importantes recherches sont menées dans ce domaine, mais à ce jour, l’écoute active reste très compliquée pour les machines, car elles ne peuvent pas comprendre le sens de ce qui est dit.

Là tu te dis, ok j’ai compris que le monde change et que l’IA ne peut pas encore vraiment remplacer totalement les humains. Mais comment anticiper ces changements en termes de compétences pour nourrir mon employabilité?

La formation est essentielle pour permettre aux travailleurs d’opérer la transition vers l’IA

Les effets de l’IA sur les tâches et les emplois feront évoluer les besoins en compétences.

  • D’un côté, l’IA reproduira certaines compétences, comme les capacités manuelles et psychomotrices fines, et les compétences cognitives telles que la compréhension, la planification et le conseil.
  • De l’autre, les compétences nécessaires à la conception et à la maintenance des systèmes d’IA, ainsi qu’à l’adoption, l’utilisation et l’interaction avec les applications d’IA, seront de plus en plus importantes.

Le Tableau ci-dessous fait la synthèse des différents types de compétences qui gagnent en importance à mesure du déploiement de l’IA.

1. les compétences nécessaires à la conception et à la maintenance des systèmes d’IA

Des compétences très avancées en matière d’IA et de technologies numériques sont nécessaires pour développer les systèmes d’IA et assurer leur maintenance.

Tandis que des connaissances élémentaires en matière d’IA et des compétences de base en science des données sont nécessaires, dans certains cas, pour travailler et interagir avec les applications d’IA.

2. les compétences nécessaires pour l’adoption, l’utilisation et l’interaction avec les applications d’IA

Toutefois, au-delà de l’expertise technique, un éventail plus large de compétences est nécessaire.

En effet, des compétences en IA tant avancées que générales sont de plus en plus souvent requises parallèlement à d’autres compétences cognitives, comme les compétences analytiques et de résolution de problèmes, et des compétences transversales (compétences sociales, gestion, communication, travail d’équipe, polyvalence).

À l’heure actuelle, les technologies d’automatisation ont davantage de difficultés à reproduire ces compétences

Si les entreprises qui utilisent l’IA déclarent offrir une formation à ces outils, le manque de compétences adaptées demeure un obstacle majeur à leur adoption, ce qui laisse à penser qu’il faudrait en faire plus.

Quelles sont les soft skills à développer d’ici 2027?

Le rapport sur l’avenir de l’emploi édité en avril 2023 par le World Economic Forum explore l’évolution des emplois et des compétences d’ici à 2027.

Cette quatrième édition de la série poursuit l’analyse des attentes des employeurs afin d’offrir de nouvelles perspectives sur la manière dont les tendances socio-économiques et technologiques façonneront le lieu de travail de demain.

Voici une infographie qui compare les prédictions de 2020 du WEF pour les compétences à acquérir en 2025 et les prédictions du WEF de 2023 pour les compétences à acquérir en 2027).

Dans la colonne de droite, j’ai surligné en rouge les compétences que l’on retrouve d’une prédiction à l’autre (édition 2020 vs édition 2023). Pour le reste, toutes les dénominations ont changé et se sont étayées.

On note aussi que la liste est passée de 15 à 26 compétences à acquérir, la plupart étant des soft skills (Compétences cognitives, Auto-efficacité, Compétences en management, Compétences en matière d’engagement, Travailler avec les autres, Capacités physiques, Éthique, Compétences technologiques).

La comparaison avec les enquêtes précédentes suggère que la pensée créative gagne en importance par rapport à la pensée analytique car les tâches professionnelles sont de plus en plus automatisées.

Les priorités en matière reskilling et upskilling dans les 5 prochaines années

Selon l’étude, le schéma ci-dessous résume les stratégies de formation des entreprises ayant répondu à l’enquête sur l’avenir de l’emploi.

  • La plus grande priorité pour la formation des compétences est l’esprit d’analyse
  • La deuxième priorité est de promouvoir la pensée créative

L’évolution du paysage des compétences, 2023-2027

Ci-dessous, le schéma montre la probabilité qu’une entreprise interrogée évalue une compétence comme étant une compétence de base pour ses travailleurs en 2023 par rapport à la probabilité que cette compétence apparaisse dans son initiative de reskilling et upskilling au cours des cinq prochaines années.

Exemple : la pensée analytique est jugée par ~70% des entreprises comme essentielles et elle sera embarquée dans les plans de formation pour ~50% des répondants.

Inadéquation entre l’offre et la demande de formation

Les recherches menées par Coursera pour ce rapport suggèrent que les choix des apprenants diffèrent souvent des priorités des entreprises.

Exemple : la pensée critique représente ~6% des heures de formations des utilisateurs de Coursera alors qu’elle est plébiscitées à hauteur de ~50% dans les compétences à acquérir dans les 5 prochaines années pour les entreprises. 

Les apprenants sur Coursera se sont principalement concentrés sur l’acquisition de compétences techniques telles que la programmation, la gestion des ressources et les opérations, les réseaux et la cybersécurité, ainsi que la conception et l’expérience utilisateur.

Ces choix s’alignent parfois sur les compétences recherchées par les entreprises et nombre de ces compétences sont fondamentales pour atteindre des niveaux plus élevés dans des compétences recherchées telles que l’IA et le big data, ainsi que le leadership et l’influence sociale.

De même, les apprenants donnent la priorité à la lecture, à l’écriture et aux mathématiques, qui, bien qu’elles soient rarement une priorité explicite des entreprises, sont des compétences fondamentales essentielles pour toute carrière.

Historiquement, les personnes inscrites sur la plateforme Coursera ont donné la priorité au développement de compétences techniques ou « hard skills » associées à des carrières lucratives dans la programmation et l’analyse de données.

Cependant, de plus en plus, les technologies émergentes telles que l’IA générative remodèlent les demandes de main-d’œuvre, et les employeurs mettent davantage l’accent sur les compétences « douces » ou Soft Skills.

Ces compétences permettent aux entreprises de réagir au changement et à l’automatisation.

Dommage de voir un si gros écart entre les besoins des entreprises et l’auto-formation des personnes…

Conclusion

Cher lecteur, tu le sais, notre cerveau est très limité par rapport à la puissance de calcul des IA et des robots d’automatisation.

Comme le soulignait Yann Le Cun dans l’excellente article Legrandcontinent de décembre 2023 :

« Nous pouvons imaginer un futur dans lequel les machines atteindront l’intelligence humaine et la dépasseront probablement dans tous les domaines où les humains sont compétents.

Ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle.

Dans ce futur où les machines seraient plus intelligentes que les humains, chaque personne qui aurait l’assistance possible d’un ou de plusieurs systèmes d’IA serait dans la même situation qu’un manager dans l’industrie, qu’un directeur de laboratoire dans le monde académique ou qu’un leader politique avec son staff : tous ces gens travaillent avec d’autres gens qui sont plus intelligents qu’eux et qui les assistent quotidiennement dans leur vie professionnelle.

On peut se sentir menacé par l’idée de travailler avec des entités qui sont plus intelligentes que nous, mais dans la mesure où ces entités travaillent pour nous, c’est plutôt un avantage à considérer de manière positive. »

Ce qui va encore pouvoir t’aider pour ton employabilité dans les 5 prochaines années? C’est le développement de tes soft skills.

Tu pourras probablement te former au sein de ton entreprise.

Ou éduquer tes enfants via le Passeport Papillon qui enseigne les soft skills en primaire.

Et si ce n’est pas le cas, vient me voir en séance de coaching professionnel pour les travailler et les développer !