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Êtes vous prêts pour le monde du travail de 2030?

2030 mais c’est super loin!!!

Heu… pas tant que ça! C’est dans 7 ans…

En novembre 2022, ChatGPT est entré dans nos vies comme un tsunami.

L’image ci-dessus est générée par DALL·E avec la demande suivante : « une IA assise et qui travaille avec des humains ».

Le résultat est pour le moment super moche voire un peu flippant!

L’évolution de GPT va être lancée d’ici peu et ChatGPT (actuellement sous GPT-3) nous semblera simpliste :
→ GPT-3 a 175 milliards de paramètres
→ GPT-4 a 100 trillions de paramètres
 

Je ne vais pas vous faire la liste de tout ce que cet outil permet, vous la trouverez par vous-même : https://beta.openai.com/examples

Nous sommes loin d’appréhender tout ce qui va changer dans notre quotidien.

Pourtant, toutes les études sur l’avenir du travail avaient prévu le choc de l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Mais c’est un peu comme le réchauffement climatique : tant qu’il ne fera pas 48° à Paris, beaucoup de personnes garderont des comportements du vieux passé.

Le monde du travail va profondément muter

« Au fond, rien de nouveau sous le soleil » pourrait vous dire Joseph Schumpter (1883-1950) et sa théorie de le destruction créatrice.

Sauf que les cycles s’accélèrent et que les humains sont beaucoup plus lents que les machines à s’adapter.

Les compétences à développer en priorité

Seriez-vous surpris si je vous dis que vos soft skills sont à développer en priorité ?

J’en avais déjà parlé dans un précédent article « Top 6 des soft skills pour le monde du travail de 2030″ :

  1. les compétences numériques
  2. la communication
  3. l’agilité mentale
  4. l’esprit critique
  5. les compétences interpersonnelles

Il s’agit d’utiliser notre formidable capacité naturelle d’adaptation pour trouver notre place dans ce monde où l’IA produit principalement des tâches routinières.

Ce qui distingue le travail lié à la connaissance (du travail « mécanique ») est que l’essentiel des tâches relèvent de la résolution de problèmes complexes.

Et pour cela, nous avons (à date) encore besoin d’humains.

« Dans notre économie, la richesse n’est plus liée à la capacité de production mais à la capacité d’optimiser la gestion de la connaissance au sein de l’organisation, à la capacité d’innover, à la capacité d’améliorer les processus de travail de façon continue ».

Mais comment changer?

Edgar Schein, ancien professeur de Management au MIT, affirme que pour qu’une initiative de changement réussisse, il est nécessaire que l’anxiété de survie (positive et alignée avec le changement) soit supérieure à l’anxiété d’apprentissage (négative et résistante au changement).

Schein préconise de travailler à réduire l’anxiété d’apprentissage.

Cette réduction de l’anxiété d’apprentissage a pour objectif que les équipes se sentent psychologiquement en sécurité ( psychologicaly safe) avec l’ensemble des nouvelles choses à apprendre.

Exemple (caricatural)

Vous avez joué avec ChatGPT et vous vous rendez compte que ce que vous faites en 2 jours (ex. produire des rapports de performance), l’IA le fait en 5mn.

Pour échapper à la mort de votre métier, vous vous dites que cela devient beaucoup plus intéressant de travailler en intelligence collective avec vos clients pour faire évoluer ces fameux rapports et créer plus de valeur.

Le soucis ?

Vous n’avez jamais travaillé en intelligence collective et vous n’avez pas cette compétence.

Si la peur de perdre votre travail est plus forte que la peur d’apprendre à animer un groupe en intelligence collective (vous vous sentez en sécurité pour acquérir de nouvelles compétences), vous allez vous mettre en mouvement pour changer.

Cette réduction de l’anxiété d’apprentissage peut être envisagée avec les actions suivantes, selon vos préférences naturelles :

  • solliciter les personnes qui vont devoir changer leur manière de faire pour qu’elles participent à la définition des nouvelles méthodes (une personne qui contribue à cette définition a 5 fois plus de chance d’adopter une nouvelle manière de faire nous rapporte ainsi une étude de McKinsey.)
  • faire une formation formelle (personnes) ou informelle (par groupes)
  • vous référer à des personnes qui ont la compétence qui vous intéresse pour apprendre en observant
  • faire un coaching offrant un feedback permanent et encourageant sur vos progrès
  • vous rallier à des groupes de support au sein desquels les personnes peuvent partager les problèmes de mise en œuvre rencontrés et améliorer vos pratiques

Si votre organisation n’a pas anticipé ces bouleversements de métiers et n’est pas alignée avec ces nouvelles manières de penser et de travailler, j’avoue que cela peut être difficile d’évoluer sans soutien…

Le challenge des établissements d’enseignement supérieur

Les établissements d’enseignement supérieur ont un rôle important à jouer pour former les jeunes aux nouvelles compétences à acquérir.

Je pense bien sûr aux soft skills (qui sont encore trop rarement enseignées) mais aussi au développement des compétences de recherche, de travail en équipe, de veille pertinente, de tri d’informations, de mise en œuvre des connaissances.

Et surtout, la capacité non plus à rédiger ou synthétiser mais à poser les bonnes questions à une IA.

Les écoles devraient probablement réfléchir rapidement :

  • à l’impact des classements sur le comportement des élèves
  • à la disposition des salles de cours
  • aux activités pédagogiques d’apprentissage social collaboratif
  • à ce qui est évalué et au système d’évaluation
  • à l’intérêt des contenus des cours et leurs mises à jour
  • à la fin des devoirs à la maison

On fond, a-t-on envie en entreprise d’avoir des recrues qui performent seules ? Ou plutôt des jeunes qui ont une intelligence sociale très développée, orientés solutions, capables de s’adapter aux changements ?

Si vous avez un ado de 15 ans à la maison, il entrera probablement sur le marché du travail en 2030.

Au delà de votre propre carrière, comment faire pour l’aider à choisir un métier qui ne sera pas obsolète à l’obtention de son diplôme?

Commencez par vous-mêmes, posez vous des questions et n’arrêtez jamais d’apprendre!