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Manager comment acquérir les soft skills de la bienveillance

La bienveillance est presque un terme galvaudé, mis à toutes les sauces pour expliquer aux managers que le modèle Taylorien du « command and control » est obsolète.

Ce week-end j’étais avec des Ados.

Je leurs ai posé la question: « Pour toi, c’est quoi la Bienveillance? »

Voici leur définition :

  • être gentil avec les autres sans se piétiner soi-même
  • être gentil, faire attention à l’autre
  • être gentil avec les autres mais pas par intérêt

 

Oui, la bienveillance décrit une disposition d’esprit favorable vis-à-vis de quelqu’un qui se traduit par une attitude positive concrète à son égard… ce qui induit aussi de s’intéresser à l’autre, en se respectant et de façon authentique.

Pour moi, la bienveillance se traduit surtout par la qualité du regard porté sur vos collaborateurs, vos équipes et globalement sur toutes les personnes avec lesquelles vous travaillez!

La bienveillance est donc un sentiment qui se traduit concrètement par des actes : compliments, feed back positifs, entraides, soutiens etc…

Étonnamment, ce n’est pas une des top soft skills à développer selon le World Economic Forum alors que nous sommes totalement dans l’ère du « CARE » à savoir « prendre soin » de soi, des autres.

L’impact du Covid

Nous l’avons pratiquement tous vécu, la période de télétravail liée au Covid nous a privé d’échanges bienveillants spontanés.

Les organisations se sont concentrées sur la façon de maintenir la productivité pendant la pandémie et le pouvoir de la bienveillance a pu être négligé.

Sur le lieu de travail, les interactions à la fontaine à eau, les déjeuners décontractés et les pauses-café avec des collègues, offrent des opportunités de connexions sociales et d’échanges bienveillants : « Merci beaucoup pour ton mail », « Excellente présentation ce matin »…

Les mois passés nous ont privés de toutes ces interactions qui font du bien!

En ce sens, le retour au bureau est une formidable opportunité de nourrir notre besoin de reconnaissance et de pratiquer la bienveillance.

Les effets de la bienveillance au travail

Dans les entreprises où les actes de bienveillance deviennent la norme, les effets d’entraînement peuvent se multiplier rapidement.

Lorsque les gens reçoivent un acte de bienveillance, il arrive fréquemment qu’il le renvoie à leur tour.

Pensez à votre vie, quand vous recevez un feedback positif, l’aide d’un collègue auquel vous ne vous attendiez pas ou tout simplement un sourire authentique, comment vous sentez-vous?

En quoi cela impacte votre prochaine interaction professionnelle?

Être reconnu au travail aide à réduire l’épuisement professionnel et l’absentéisme et améliore le bien-être des employés, constate Gallup année après année dans ses enquêtes auprès des salariés.

Recevoir un compliment, des mots de reconnaissance et des éloges peut aider les individus à se sentir plus épanouis, à renforcer leur estime de soi, à améliorer leur auto-évaluation et à déclencher des émotions positives.

Deuxièmement, pratiquer la bienveillance est valorisant pour soi-même. Nos actes de bienveillance nous font croire que nous avons ce qu’il faut pour être une bonne personne.

Rappelez-vous votre dernière « BA », Bonne Action, en toute bienveillance… comment vous êtes-vous senti juste après?

Dans les lieux de travail où les actes de bienveillance deviennent la norme, les effets d’entraînement peuvent se multiplier rapidement.

Lorsque les dirigeants et les employés agissent avec bienveillance les uns envers les autres, ils favorisent aussi une culture de collaboration et d’innovation.

Apporter de la bienveillance au travail

Comment les managers peuvent-ils promouvoir la bienveillance sur le lieu de travail?

1- Ils peuvent montrer l’exemple. En faisant des compliments et en félicitant leurs employés, les managers sont susceptibles de motiver les membres de l’équipe à imiter leur comportement et à créer des normes de bienveillance dans les équipes.

2- Les managers peuvent réserver du temps pendant les réunions pour un « tour de bienveillance » au cours duquel les membres de l’équipe sont libres de reconnaître le travail de chacun. Ces quelques minutes peuvent stimuler le moral et les liens sociaux.

3- Les gens apprécient les petits actes de gentillesse tout autant que les grands. Une carte-cadeau ou un petit cadeau envoyé pourrait tout aussi bien fonctionner.

Le simple fait de savoir que l’on est apprécié peut déclencher les bénéfices psychologiques de la bienveillance sans coûter des sommes substantielles à l’organisation.

Poser un regard bienveillant, comment faire?

Pour développer votre sentiment de bienveillance envers vos salariés, collègues et globalement au sein de l’organisation, je vous invite à lire le livre de Dina Scherrer « le regard Pygmalion ».

Le regard Pygmalion, c’est un regard bienveillant qui invite à voir ce que la personne a plutôt que ce qu’elle n’a pas.

Un regard qui fait grandir, qui rend plus fort, qui aide à s’épanouir, qui ouvre des possibles. C’est accueillir les personnes du côté de la vie, de ce qui les met en vie. C’est honorer le plein de gens.

Un regard peut changer une vie. Dans le bon comme dans le mauvais sens. Le regard Pygmalion, c’est un regard qui donne des autorisations. L’autorisation d’être ce que vous êtes déjà ou ce que vous avez envie d’être.

Par extension, le seul fait de porter un intérêt à quelqu’un que plus personne ne regarde va lui permettre de changer en profondeur et de retrouver confiance.

Le principe de base de l’effet Pygmalion est que la performance d’une personne est avant tout le reflet des attentes de ses managers. C’est ce qu’on appelle les prophéties auto-réalisatrices.

Au moment où vous remarquez que vous portez un jugement sur quelqu’un d’autre, rappelez-vous que cela annulera votre capacité à vous connecter avec eux.

Vos préjugés formatent vos relations à l’autre

Poser un regard pygmalion, c’est résister à la norme et aux réputations toutes faites en entreprise.

Car oui, parfois on entend des horreurs!

Voici quelques exemples issus de mon imagination mais je suis sure que vous voyez de quoi je parle…

« Tu récupère Jean-Michel dans ton équipe? Ha tu verras, c’est un capricieux qui ne parle que d’augmentation » (De quelles façons Jean-Michel a été valorisé dans son travail?)

« Jacqueline n’est pas engagée, je suis à deux doigts de lui donner les reportings mensuels pour l’obliger à bosser » (Jacqueline est-elle a la bonne place pour exprimer ses talents?)

« Kevin est incapable de faire un mail structuré sans faute d’orthographe, il est incompétent » (Qui a pensé à proposer une formation à Kevin? Il a peut être d’autres compétences fabuleuses?)

Poser un regard Pygmalion c’est faire preuve de bienveillance car vous attribuez de la valeur à l’autre.

Lors de vos différentes expériences professionnelles, qui n’a pas vécu ce sentiment d’être, en fonction du manager et de son regard, le meilleur du monde ou le pire des salariés?

Au fond, être dans une attitude bienveillante nous questionne sur notre capacité à voir le plein et le bon chez l’autre.

Cela nous invite aussi à se centrer sur l’autre, son état mental, son comportement, sa personnalité, ses pensées et ses sentiments.

Développer vos soft skills de bienveillance en 9 étapes

  1. prendre la responsabilité de vos (bonnes) relations aux autres
  2. être disponible à l’autre et donc de savoir prendre soin de vous, émotionnellement et énergétiquement
  3. poser une intention positive dans la relation
  4. savoir questionner l’autre pour découvrir ses talents ou ses besoins
  5. agir dans l’intérêt des deux parties, sans manipulation
  6. éviter de poser un jugement hâtif en fonction de votre modèle du monde
  7. être convaincu que l’autre peut y arriver et grandir professionnellement
  8. célébrer le plein, les talents et les compétences de l’autre par des comportements visibles
  9. être bienveillant aussi avec vous-même

 

Et vous, comment incarnez-vous la bienveillance dans votre quotidien professionnel?